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Zelia [On est sûr que le mec qui a inventé l'optimisme ne lui fera pas un procès.]
Journal d'un stupide sentimental . (Ceci est une fiction)
"Journal d'un stupide sentimental" / Nouvelle écrite en 2000 .
Voilà. J’ai décidé d’écrire régulièrement dans ce cahier – payé 2,95 F chez mon épicier – pour mieux comprendre ce que je ressens réellement pour cette fille, et pour pouvoir évaluer les progrès dans mes lamentables tentatives d’approche. Pour l’instant, je suis dans l’impasse. Comment avouer à quelqu’un que moi, Romain, 25 ans, ai besoin de me confier à un journal intime – vieux cliché pour midinettes – parce que je suis obsédé par ma voisine de palier ? Imaginez-vous la honte que cela serait ? … Incompréhension. Jusqu’à présent, je n’ai jamais eu BESOIN d’une femme. Comme beaucoup de mecs de ma connaissance, j’ai eu pas mal de filles dans ma courte vie, mais n’ai pas une seule fois expérimenté ce que l’on appelle communément « L’Amour ». Un résumé de ma vie sentimentale ? Voilà pourquoi tout ceci est incompréhensible. Je suis obsédé par cette fille, Zoé. Son nom est sur la porte, à côté d’un autre nom – bordel ! – Zoé Duval & Marco Renard. Je ne comprendrais jamais les femmes … Je sais, elle est probablement un peu jeune pour moi, mais ne serait-elle pas mieux avec un VERITABLE homme plutôt qu’avec cet adolescent attardé dont elle a du s’enticher parce qu’il n’y avait rien de mieux à l’horizon ? … Elle est fine, douce, avec des yeux couleur de miel, et ses longs cheveux toujours retenus par un foulard. MY GOD ! Voilà que je parle en poète, moi qui ai toujours descendu en flammes le romantisme et la fusion entre deux êtres à mes ex. Mais elle… ELLE ! Voilà que je m’égare. Je crois que je suis un peu fatigué d’écrire. Il est déjà une heure du mat’. Demain, je bosse, bien sûr … et puis les trois whisky-coca que j’ai ingurgités commencent à faire effet. Je me sens mou, flou …
Lundi 22 Octobre Je l’ai vue ce matin, en nuisette dans sa cuisine en train de préparer du café. Joli réveil … Il faut dire que la première fois que je l’ai aperçue, elle était nue, en train de faire la vaisselle. Et forcément, ça crée des liens … C’était il y a deux semaines à peine. Je savais bien que quelqu’un venait tout juste d’emménager, mais je n’avais encore rencontré personne. Aussi, j’étais plutôt ravi que ce soit une jeune fille aussi charmante, jusqu’au jour où j’ai vu les noms sur la porte. Ils étaient écrits à la main, d’une écriture ronde et enfantine, sur un petit bout de carton blanc. Zoé Duval et Marco Renard.Bon sang … Je me suis mis à mater, moi qui jusqu’alors n’avais rien d’un voyeur.
Mardi 23 Octobre, 2 heures du mat’ ( et des poussières …) La S….. ! Ainsi, le dicton « toutes des salopes, sauf ma mère » se vérifie … Pourquoi, mais POURQUOI m’a-t-elle ignorée avec autant de superbe ? Notre première vraie rencontre restera donc un des moments les plus humiliants de toute ma vie ; probablement ex-æquo avec cette soirée – lorsque j’avais seize ans – que j’avais passée, la braguette largement ouverte, sans comprendre pourquoi toutes les filles refusaient de danser avec moi et s’esquivaient en gloussant. Laissez-moi vous expliquer comment j’ai pu en arriver là … En fait, pour être honnête, tout ceci n’est qu’un imbécile concours de circonstances. J’étais déjà passablement déprimé en sortant du boulot. Il était dix-neuf heures. Là, j’entame mon petit speech vendeur sur mes irremplaçables encyclopédies, qui peut, parfois, durer jusqu’à deux heures sans aucun résultat. Le pire est que nous ne sommes payés qu’en fonction de nos ventes, et qu’il arrive souvent que des personnes annulent après avoir signé pourtant de plein gré. Dans ce cas-là, on peut m’enlever la somme que j’avais touchée pour cette vente, jusqu’à trois mois plus tard. C’est d’ailleurs ce qui m’est arrivé aujourd’hui : deux annulations coup sur coup, conclusion : du fric en moins. Ajoutez à cela le fait que j’aie très peu de contacts avec mes « collègues » ( forcément, je bosse seul) et des relations très superficielles avec les vendeurs de la boutique où j’exerce, et vous comprendrez que mes journées de travail ne sont pas tellement joyeuses. Aussi, à peine étais-je rentré chez moi, que le gros coup de blues, le vrai m’est tombé dessus. Symptômes : épaules qui s’affaissent, sensation d’étau qui enserre la poitrine, grosse boule dure et tenace dans la gorge. Et j’en savais la raison : ici, je ressentais encore plus la solitude. Si au moins j’avais pu avoir une fille à moi, elle m’aurait écouté gémir mes problèmes, je l’aurais embrassée, nous aurions fait l’amour comme des sauvages et … Sacré Vincent, qui ne se déplaçait jamais sans son « herbe thérapeutique ». Je n’avais plus fumé depuis deux ans, donc j’étais à la fois nostalgique et plutôt excité à l’idée de me replonger dans l’état de l’adolescent attardé toujours défoncé, que j’étais auparavant. A 23 heures, nous en étions donc au troisième, les yeux explosés, scotchés devant l’écran qui diffusait un Best Of débile. La fringale typique venait nous tenailler et je m’était donc décidé à aller faire quelques achats chez l’épicier à quelques mètres de chez moi. Pourquoi a-t-il fallu que je puisse enfin parler à cette fille, ce soir-là ? ( Parce que j’étais défait. Parce que c’est ce bermuda qui m’est tombé sous la main en premier, et pas autre chose …) J’espérais donc être le seul dans l’épicerie ce soir-là, faire des achats rapides, et qu’on ne m’adresse surtout pas la parole. Je ne saurais vous dire pourquoi, n’empêche que je me suis approchée d’elle, et que je lui ai bloqué le passage, entre les yaourts et les boissons. Elle m’écoutait en me regardant comme si j’étais un malade qu’il fallait absolument approuver pour ne pas le rendre encore plus fou, et, à la fin de mon discours, elle eu un geste qui me surpris. Elle s’est avancée pour renifler mon haleine – je pouvais voir son joli petit nez se plisser – puis elle a détourné sa tête en esquissant une grimace. Alors j’ai couru chercher de quoi grignoter et un pack de bières – puisqu’elle me croyait bourré, autant abonder dans son sens – et me suis approché du comptoir avec mes petites affaires sans oser regarder mon épicier dans les yeux. A présent, je suis dégrisé, dans mon lit, et dans le noir. J’entends Vincent ronfler de la pièce d’à côté. J’ai envie de gerber. Et je suis positivement enchanté de me lever dans 5 petites heures pour aller bosser. Ah, c’est chouette, la vie … Jeudi 25 Octobre – 23 heures Cette fille est un démon. Depuis qu’elle a compris mon voyeurisme inhérent à l’intérêt que je lui porte, elle en profite pour me jeter sa beauté et sa vie joyeuse ( sans moi ) à la figure. J’ai eu droit au pire : voir la fille que je convoite se faire sauter par un autre mec. Tout ça, de chez moi. Dans mon salon. Ca a commencé il y a quelques heures, alors que, m’ennuyant prodigieusement, je m’étais risqué à tirer les rideaux pour jeter un coup d’œil à la cuisine de ma chère voisine. Bingo ! Elle était là, en culotte et T-shirt, en train de cuisiner, sans doute un gâteau. Je pensais : Bon sang, elle est si mignonne, quand je pense que c’est son Marco qui va goûter ce gâteau si amoureusement préparé … ! Et juste quand j’allais tirer les rideaux, je l’ai revue dans mon champ de vision. Elle était nue. Son Marco aussi. Elle m’a fait un autre geste de la main pendant qu’il l’asseyait sur la table au fond de la pièce. Enfin, que vous dire de plus ? Ils ont baisé, là, devant moi qui les épiais, et qui l’enviait, lui. Je me suis détourné au bout de quelques instants. Je ne tenais pas à avoir l’explosion finale. J’avais ENCORE envie de vomir. Me faire discret, me faire oublier, l’OUBLIER ? Ou guetter les absences de son Marco et aller la voir, m’excuser, tout lui expliquer en espérant … quoi ? qu’elle me trouve attendrissant et qu’elle m’épouse ? Voyons, Romain, tu n’as plus toute ta tête … Pourquoi suis-je devant elle, et à cause d’elle, l’adolescent de 15 ans que j’étais il y a des lustres, celui qui ne se levait pas une seule nana ? Comment ai-je pu régresser à ce point ? ! Ensuite, j’ai essayé de me masturber pour me détendre et m’endormir plus facilement, en pensant à elle, en m’imaginant à la place de Marco, mais je n’ai même plus de contrôle sur CA ! Samedi 27 Octobre Elle. Je n’ai vu qu’elle toute la journée. Elle : ses yeux, sa bouche, ses seins, son odeur. Pour tromper l’ennemi -–mon cerveau – j’ai mis un jeu de stratégie sur ma vieille mais fidèle Playstation. Elle était quand même là, elle s’immisçait entre les noms des villes que je créais, elle apparaissait alors que je faisais la guerre à d’autres pays. Cette nana est partout en moi. C’est là que j’ai compris, qu’une certitude m’a gagné : il me fallait la voir, lui parler, pour faire passer cette obsession. Soit je me rendais compte que cette fille ne valait pas le coup, soit je me prenais un monstrueux – mais nécessaire – râteau. Je me suis approché de la fenêtre, je l’ai vue, elle, deux secondes avant qu’elle n’éteigne la lumière et qu’elle ne sorte de la cuisine. Elle m’a adressé un petit signe de la main. Alors, cette fois-ci, je tente le coup. Je n’ai plus rien à perdre, et j’ai Zoé à gagner.
Dimanche 28 Octobre. Ooooh … Par quoi commencer ? Par le début ? Certes … Alors, voilà. J’ai frappé à sa porte. J’ai attendu qu’elle m’ouvre. Elle était dans un jean taille basse avec un court T-Shirt qui laissait voir son mignon petit nombril. Elle s’offrait à moi. Alors, je l’ai suivie dans sa chambre que j’ai trouvée à son image : claire, originale, lumineuse. J’ai touché, senti, mordillé chaque endroit de son corps. Nous avons fait l’amour devant cette gigantesque glace, et j’ai entendu son cri d’orgasme. A ce moment-là, elle était à moi, rien qu’à moi. Quand je me suis réveillé, j’étais seul dans l’appartement. Elle avait laissé un mot sur la porte de la chambre. Un mot qui disait : « J’avais un rendez-vous. Rentre chez toi, et ferme bien la porte. Je te ferai signe demain. Zoé ! » J’ai passé la nuit à tenter de repousser les questions qui affluaient – Qu’est-ce que ce moment passé ensemble signifiait pour elle – Est-ce qu’elle comptait quitter son Marco pour moi – Est-ce que j’étais juste un « Extra » dans sa vie, un coup vite fait bien fait – Etait-elle la femme de ma vie – Bref, ce genre de questions débiles qui me faisaient regretter d’être devenu sentimental. Plus tard … Je ne sais pas … quoi écrire. Il était scotché sur une cassette vidéo : « Gentil petit Romain, Zoé. » Ai-je besoin de préciser qui s’agite(nt) sur cette cassette ?
FIN Imaginé par Zelia, en ce jour du Mardi 11 Novembre 2003, 00:43 dans la RubriK "THIS is a Fiction".
Commentaires :
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Heureusement la nuit, je vis à Amsterdam
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à 13:47