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Zelia [On est sûr que le mec qui a inventé l'optimisme ne lui fera pas un procès.]
J' aime pas ce que je vois
En ce moment je me déteste physiquement.
Les corps commencent à se dénuder, et moi je me sens lourde et gauche et engoncée quoi que je porte, je me demande toujours comment les autres me voient, en tout cas moi j' aime pas ce que je vois. Tous les jours la même tête, le même corps dans le miroir, vous savez sans doute, y' a des moments on voudrait ressembler à n' importe qui d' autre, juste au moins ça changerait un peu, et puis je sais que si je perdais dix kilos, je m'accepterais sans doute mieux, mais je ne sais même pas si j' ai le courage de faire un régime, tellement de fait, déjà, et au final je reprends toujours ce que j' ai perdu, avec même un bonus en prime. Bien sûr en ce moment on n' entend parler que de ça, de kilos en trop, de complexes, et de ces filles énervantes qui sont minces mais veulent quand même perdre trois kilos pour être parfaite dans leur maillot cet été. Même si je sais faire la part des choses, je devrais peut-être arrêter de lire les journeaux féminins. Le soir avant de sombrer dans le sommeil, je pense à pleins de choses, à comment je vais pouvoir m' habiller le lendemain, j' imagine des combinaisons de vêtements et de qu'est-ce qui me ferait avoir l' air moins grosse et peut être mignonne, soyons fou, et puis le lendemain, j' essaye les choses, et le résultat est toujours le même : je me regarde de profil dans le miroir, et j' me dis que c' est pas cette image là que j'ai envie de donner aux autres, seulement cette image là, c' est bien moi. Mes cheveux frisés me gonflent aussi, ça c' est par période, et des fois je pense que si j' avais la thune, je pourrais aller me faire faire un lissage professionnel chez le coiffeur, qu'au moins pendant quelques mois, j'aurais les longs cheveux lisses que j' ai toujours rêvé d' avoir, et donc un peu une autre image dans le miroir. Je sais que mon homme ne comprend pas, lui il aime les filles bien en chair de toute façon, avec de la poitrine, et il aime avoir ça dans son lit, et il m' aime comme je suis, je sais aussi que quand il a ses bras autour de moi, que quand j' ai le nez dans son cou, mes mains dans ses cheveux, même pour moi-même, c' est momentanément plus important, qu' on s' en fout de combien de kilos j' ai à perdre, seulement ce n' est pas lui qui a à vivre chaque jour avec mon corps. Sans doute qu' on s' en fout du regard des autres, hein. Enfin de certains autres, surtout de ceux qu' on connait pas, seulement en fait, non. J' en ai marre de cette même tête tous les jours dans le miroir, ce visage ou rien ne cloche vraiment, mais ou l' ensemble au final donne quelque chose d' une banalité extrême, ces yeux connement marrons, ce nez normal sans plus, cette bouche normale sans plus, ces joues qui rosissent si facilement, ces taches de rousseur, ce visage rond, ces cheveux frisés-crépus, ce corps pataud. Des fois je fais même un complexe rapport à mon prénom, pas Zélia, mais mon premier prénom, le vrai, qui est plutot joli je trouve, et c' est comme si je le méritais pas, et je me dis qu' les gens doivent penser qu' il colle bien à une blonde fine et étherée, mais pas à moi. Seulement, je suis moi. Merde Imaginé par Zelia, en ce jour du Dimanche 16 Avril 2006, 18:27 dans la RubriK "Ma réalité".
Commentaires :
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Heureusement la nuit, je vis à Amsterdam
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à 19:17