Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
De la zique ?
|
Zelia [On est sûr que le mec qui a inventé l'optimisme ne lui fera pas un procès.]
Les larmes au bord ....
J'me sens triste comme à chaque fois que je sors d'une conversation téléphonique avec mon grand-père.
J' ai juste du mal à réaliser qu'il vient d' avoir 85 ans. Je pense pas tous les jours au fait qu'il vit depuis quatre ans sans la seule femme qu'il ait jamais aimé. J' n'imagine pas forcément que je lui manque, mais si, en fait. "J 'avais envie d'entendre ta voix, ma chérie". Repenser à la dernière fois ou j' étais à Nîmes, où ma mère m' avait dit :"Tu sais, il t'aime, ton grand-père, tu es sans doute sa "chouchoute", de tous ses petits enfants, comme tu l' étais pour ta grand-mère, parce que c'est toi qu'ils ont vu et qu'ils ont gardé le plus, petite." Je suis la seule qui soit partie, aussi... Plus tard, avant de raccrocher, l'entendre dire : "Je pense beaucoup à toi, tu sais... [Mais moi aussi Papy] Et puis l' entendre énoncer un souvenir particulier d' il y a tellement longtemps, quand je passais encore le week-end chez eux... Mon grand-père n'est pas, n'est plus heureux, depuis... Il le dit lui même. "Je suis toujours malheureux, Zelia, je vis juste ma vie : je range je mange je dors " ................................................ Il a toujours l' esprit si vif, si intelligent, et c'est peut être encore plus terrible à cause de ça. Mais moi j'admire tellement son esprit. Il vit beaucoup dans les souvenirs, évidemment. Peut être qu'il a l' impression que "C' est tout ce qui lui reste", avec quand même nous, ses enfants, ses petits enfants, ses arrières petits-enfants. Je ne sais plus si je lui ai déjà dit combien je lui suis reconnaissante.Pour tout. Pour l'amour, d' abord. Comme il a été important pour moi, enfant, pour mon équilibre, ma seule référence masculine ... Que si je partage ma vie avec un Geek, maintenant [Et non avec un zicos comme mon paternel], c'est p'têtre parce que j'ai tant de souvenirs de lui devant ses ordinateurs, devant les longs programmes qu'il tapait pour créer des jeux, et me les montrer ensuite. Ca rejoint cette certitude que j'avais enfant : Je savais bien que nous étions différents, je savais bien que je n'étais pas une matheuse, comme lui. Mais malgré tout ça, j'admirais. Parce que c'était quand même de la création. Parce que j'étais fière d' avoir un Papy intelligent, un Papy prof de Math à l'université, un Papy qui créait des jeux pour le plaisir, un Papy qui s'interessait à la politique [De gauche, bien évidemment], assez pour être "Adjoint au Maire" plusieurs fois, et qui s'interessait à la culture, assez pour être à l' origine du premier planétarium de la ville. Un Papy habitué à écrire des "discours", et excellent orateur. Moi aussi j'ai pleins de souvenirs dans la tête. Je me revois ramper par terre sur la moquette en dessous de la télévision, en pariant avec moi-même qu'il ne me verrait pas, assis dans son fauteuil. [quelle naïveté!] J' me revois essayer de choisir un jeu à mettre sur l' Amstrad parmi les nombreuses disquettes de jeux qu'il possédait. J'le revois me taquiner, quand on jouait aux cartes, tricher en regardant dans la glace de la chambre. Je repense à ce jeu devant la télé, qui était de dire le nom du produit vanté par la pub le plus tôt possible. Le rituel de m'infiltrer dans sa chambre, de me cacher derrière le lit, d' entendre : "Oh, mais j'entends du bruit, moi. Est-ce qu'il y a un esprit ici ?" Un coup. Toc. "Si je suis beau tapez un coup, sinon tapez deux!" Deux coups.Evidemment attendus. Toc, Toc. Avant de rire ensemble, et de lui dire bonne nuit. Je repense à tout ça, et j'me dis "Ooooh, Papy, j'veux pas que toi aussi tu partes un jour parce que c'est immanquable, j'veux pas que tu LA rejoignes, même si c'est la seule chose que tu veuilles vraiment, depuis..." Comment lui dire que plus je vieillis, plus je réalise à quel point il compte ?. [Et combien j'aimerais nous faire ce cadeau : qu'il connaisse un jour mon futur enfant] J'aime pas entendre ses sanglots dans la voix quand il est sur le point de raccrocher. J'aime pas. Mais lui, j'l'aime. Imaginé par Zelia, en ce jour du Vendredi 10 Juin 2005, 21:13 dans la RubriK "Ma réalité".
Commentaires :
|
Heureusement la nuit, je vis à Amsterdam
|
à 22:09