Le temps passe et ça m'angoisse . Bizzare , j'étais tellement persuadée gamine que je serais ecrivain ou rien .

Alors , ca veut dire que je suis rien ? . Je ne sais pas .Tout ce que je sais , c'est que : ras le bol de bosser 35h par semaine dans un centre commercial ( La Défense , j'ai fait) à ranger des livres par ordres alphabétiques et à répondre à des clients chiants et pressés en costard cravates , tout ça sous une lumière impitoyable et artificielle et au son de deux ou trois musiques différentes provenant de différents rayons , tout ca pour une paye minimale à la fin du mois . J'ai été augmentée une fois , passant de libraire à libraire confirmée , et j'ai été augmentée de deux cent balles Wouahou ...
Je n'aime pas spécialement être au chômage non plus . Oh bien sûr , j'apprecie de pouvoir faire la grasse mat' , de pas être obligée de sortir de chez moi certains jours .Mais finalement , plus aucune vie sociale , puisque les autres bossent , eux , et puis la sensation de servir à rien , d' être un rebut de la société . Bon , parfois je m'y complais aussi , parfois je revendique DE NE PAS faire comme tout le monde , et puis niquer un peu le système , oui , merde , est-ce qu'il se prive , lui ??.
Mais au final le pire est de me dire que si je ne suis jamais publiée , je mourrais un jour en me disant que je suis passé à côté de mon plus grand rêve , mon rêve d'enfant : Etre ecrivain . J'avoue que je n'y crois plus vraiment , maintenant . J'ai commencé à ecrire réellement les histoires que j'imaginais dans ma tête a douze ans . J'ai ecrit un premier roman, qui m'a quand même pris deux ans .Un deuxième , à quinze ans , troisième à dix-sept ans , quatrième à 19 ans . Puis il y a eu un blanc .Peut-ëtre parce qu'enfin , je devenais bien , je découvrais tout , Paris , les sorties , les amis , l'amour .... Depuis j'ai écrit quelques nouvelles , et un roman , ily-ya plus d'un an et demi maintenant .TOUS refusés . Ca me fait mal au coeur , cette image est peut-etre exagérée , mais un roman que l'on écrit , que l'on met plusieurs mois à "pondre" , c'est un peu une part de nous , et voilà qu'on nous renvoie notre bébé dans la gueule en nous disant qu'on en veut pas , que ce n'est pas un "beau" bébé . J'ai toujours cru que c'était ce pour quoi j'étais la plus douée , j'ai su lire à 5 ans et ca m'a fait sauté le CP , après dans les plus grandes classes , c'était le francais qui me sauvait , surtout les "rédactions d'imagination" .Je voulais être la plus jeune écrivain de France , prétentieux non ? lol en tout cas c'est foutu et parfois je me demande si je ne me suis pas trompée , trop focalisée la dessus , peut etre que ce n'est pas mon destin , peut être que JE NE SUIS PAS ASSEZ DOUEE , peut etre même que j'écris mal , merde , qu'est-ce que j'en sais , moi ? Ces maison d'éditions n'ont même pas le temps de vous expliquer vraiment pourquoi il n'en on pas voulu , de votre manuscrit , c'est lettres types et lettres types : "Ce roman ne rentre pas dans le cadre de nos publications actuelles ...." Le nombre de fois ou j'ai cru mourir en lisant ces mots ...

Bon voilà , j'ai un peu l'impression que mon espoir se tarit en ce moment , trop de coups dans la gueule , et je me dit : "Merde , tu te résignes , déjà , alors ca y est , hein , tu devient adulte , tu vas devenir sérieuse , trouver un VRAI boulot et oublier tes rêves , ta passion , tes ambitions artistiques... "Merde , qu'est ce que je dois faire , c'est tellement dur de se dire qu'on va écrire un nouveau roman, y croire , le relire et le corriger sans cesse , le paufiner , se dire qu'il est bien , enfin , que l'on ne peut plus faire mieux , et puis l'envoyer plein d'un immense espoir par la poste , attendre un mois , peut etre deux..., et puis le verdict tombe . REFUSE .