Petite fille, j'aurais aimé avoir un Papa.

Petite fille, j' aurais aimé ne pas avoir à me construire en me disant que j' étais la fille de ma Maman Chérie, et d'un immmense point d' interrogation.

J'aurais aimé avoir un Papa, qui aurait été plus strict que Maman quand il fallait, qui m' aurait encouragée à monter sur un vélo, à me relever et y retourner quand j' en serais tombée, qui m' aurait appris qu' il y-a un "au-dehors", une vie, autre que ma ville, mon Pays, et qu' il n' était pas forcément effrayant, ce monde. Que parfois, c' était important de prendre des risques, et puis de persévérer.

J'aurais aimé, un jour, à une fête, ou même sur un disque dans mon Salon, danser avec mon Papa, comme les clichés que l'on voit dans les films : Un grand Monsieur, souriant, et sa petite fille qui danse, ses minucules pieds nus sur les chaussures de son Père qui danse aussi...

J' aurais aimé me percher sur lui, assise derrière sa tête, mes bras autour de son cou, et j' aurais pas eu peur, parce qu' il m' aurait protégé.

J' aurais aimé ne pas avoir angoissé, le soir, à l' idée de m' endormir et de ne plus jamais me réveiller, peur qu'un cambrioleur rentre dans notre appartement, et nous tue, ma Mère, ma soeur et moi pendant notre sommeil, parce que mon Papa aurait été le plus fort, et qu' il aurait empêché ça, et réglé son compte au méchant monsieur.

J' aurais aimé un Papa qui me borde, qui me parle, qui me sourie, qui pose sa main sur mon front pour voir si j'ai de la fièvre et qui me console gentiment quand j'ai mal.

J' aurais aimé ne pas avoir grandi en pensant que j' étais une "erreur", et que je devait être si peu "aimable", pour que mon propre Père ne veuille pas de moi.

J' aurais aimé, une fois plus grande, que Mon Papa me regarde avec des yeux pleins d' amour, et me dise : "Mais tu deviens une vraie petite femme !"

J' aurais aimé pouvoir écrire, comme Linda Lemay : "Le plus fort, c'est mon Père". Aimé lui être reconnaissante.

Maintenant, juste, je sais. Que ça n' est pas MA FAUTE. Et que Mon Geniteur ne méritait ni une enfant comme moi, ni l' adolescente qu' était ma Soeur, ni la Femme qu' était ma Mère.

Tant pis pour lui. Maintenant, j'ai tiré un trait.
Mais quand même, j'aurais bien aimé savoir ce que ça fait de............................