J'viens de repenser à ce que ça faisait de travailler en Librairie . Y'avait des trucs très glops, et puis d'autres beaucoup moins ...Y'avait des clients arrogants, cons, préssés, puis des drôles, sans le vouloir .

- Bonjour il me faut "Le Rouge et le Noir" de Stendhal, mais donnez moi que Le Rouge, j'acheterais Le Noir plus tard...

- Bonjour je veux "La Venus d'Ile "de Maupassant .
(Moi, stoïque)- C'est à dire que ..."La Vénus D'Ile" , c'est de Mérimée
- Ah oui, mais moi je veux "La Vénus d'Ile", de Maupassant (En insistant bien sur le Maupassant)
- Ca va être difficile, parce que ça n' EXISTES pas , puisque c'est Mérimée qui l'a écrit
- Ben , oui mais bon c'est ce que la Prof elle a dit, je fais comment, moi ?
[Soit la Prof doit changer de Métier, soit il faut que tu t'achetes des yeux ]

-B'jour, j'voudrais "Les Dialogues", de BARBIE (!) D' Aurevilly (avec accent racaille de banlieue)
- Euh, vous ne voulez pas dire "Les Diaboliques", de Barbey (prononcer Barbé ) D' Aurevilly ? [Comment j'suis trop forte, à ce jeu-là !]
- Ah si, ça doit être ça .

Le pire des cas : L'arrogant pédant qui vous fait bien sentir que vous n'êtes qu'un employé programmé pour répondre à lses attentes fissa, donc une "merde", par rapport à lui. [Je rappelle que je travaillais à La Défense, où il y-a de nombreux trous du culs en costard/tailleur, des sortes d' "Hommes/Femmes préssés", quoi, comme ceux chanté par Noir Dés']
Elle, hautaine :
- Je cherche un livre de Doisneau
[Bonjour, ça t'ecorcherait la gueule ?.]
- Oui, je vais voir ce que nous avons . (Je précise que je me situais à l' "accueil" de la librairie, près des ordinateurs qui nous permettaient de voir les livres en stock, les titres disponibles etc...) .Alors que je cherchais depuis quelques secondes ce que nous avions de lui, m'appretant à demander à la cliente si elle cherchait un ouvrage précis, elle assène, arrogante :
- Oui, Doisneau, vous savez, au moins, le  photographe !
[Hum, oui Merci , pétasse, j'étais au courant]

Je détestais aussi ceux qui me faisait d'abord apparemment confiance, ils commencent par vous dire : "Qu'est-ce que vous me conseillez ?", et là, bon,lui poser quelques questions, essayer de cerner ses goûts, lui parler d'un livre très chouette, en éspérant qu'il reparte avec, content, parce qu'il nous fait confiance, parce qu'on en a parlé avec passion.
Bon, ça c'est sympa , on est d'accord .
Ce qui l'est moins, c'est quand, alors que vous venez de terminer votre speech sur un bouquin, l'oeil brillant parce que vous l'avez lu et aimé, et puis que vous vous emballez :  "Oh, celui là est très bien aussi, en fait ca parle de ...", le mec vous coupe et dit :
- " Euh, sinon, vous n'auriez pas le dernier roman de Paulo Coelho ?"
[Aaargh .Je te conchie, client . Pourquoi me suis-je amusé à défendre de bons bouquins, si depuis le début tout ce que tu voulais, c'était la meilleure vente du mois ? .Va à l'entrée du magasin, et tu le trouveras, en piles de 200 à côté du dernier Mary-Higgins Clark, ou Danielle steel.]
Je m'excuse auprès des adorateurs de Paulo Coelho [D'ailleurs je déteste aussi Marc Levy, pour ceux que ça interesse], c'est pas ma came, pour moi c'est de la sous-littérature .
Je sais , je fais la pédante à mon tour, saleté d'ex-librairie élitiste.
Juste que j'aime pas non plus aimer la même chose que tout le monde, et que le manque d'imagination des gens m'étonne, c'est comme le Prix Goncourt offert à Noël et que personne ne lit.

Bref. Ca n'a rien à voir, mais quand on a des collègues sympas, ça passe mieux, aussi .