Ca faisait longtemps que j'avais envie de faire un article sur elle, mais je repoussais sans cesse le moment, en me disant qu'il fallait que j'y réfléchisse, que je n'oublie rien surtout, et tellement de choses à dire...
Comme une conne voilà déjà les larmes qui montent . Voilà. Et parce que je savais que ca serait difficile, plus encore que cet article que j'avais fait sur Mon Géniteur ...
Mais maintenant je me lance, et j'essaierai de ne pas trop y retoucher.

Ma Mamy est née en 1919 .Sa Mère était d'origine catalane (De là que me viens Zelia, mon troisième prénom).Elle a connu la Guerre . Elle a quitté sa Famille parce qu'ils n'approuvaient pas son Mariage avec mon Grand-Père, d'origine plus modeste.
Vers 1940, elle était Professeur de Mathématiques dans un Lycée . Parait que c'était étrange de la voir tout jeune ,toute mignonne, toute petite, entourée d'une classe de grands gaillards à peine plus jeune qu'elle ... Maintenant que j'y repense, je me dit : quelque part, c'était une féministe, une femme professeur dans les années quarante, ça devait pas courir les rues...
Ma Mamy aurait pu être professeur d'à peu près tout, elle était plus littéraire d'ailleurs, et c'était vraiment "une tête", parait que c'est son Père qui a insisté pour qu'elle aille en Mathématiques : Plus "prestigieux", sans doute ?. Et c'est là qu'elle a connu mon Grand père (Prof de Maths également...).
Ma Mamy était (J'avais mis EST, difficile de corriger ..........) pleine d'amour, et de dévotion pour les autres . Elle a eu deux filles, Ma tante, d'abord, puis ma Mère, en 48 .Bon, je ne vais pas vous raconter toute sa vie . Elle avait des défauts, comme tout être humain : Elle n'avait pas tellement d'humour, elle se vexait facilement, elle était parfois "saoulante" d'amour et d'attentions. Toute mon enfance, je l'ai vu débarquer presque tous les matins, c'était comme ça : nous voir, et puis faire quelques courses pour nous en même temps que les siennes,avec SON argent, tout ça en cachette de mon grand-père qui n'aurait pas trop apprécié...
Je comprend que ce que je vais dire puisse être pris pour de la prétention, [mais ça n'est pas le cas], et il me faut le dire, parce que ... J'étais sa préférée .Et bizzaremment, ca peut être lourd à porter . Parfois, elle me le confiait : [Ne le dis pas aux autres, hein, mais ... ]
Oui, celle que l'on n'attendait pas, celle qui grandissait "sans papa". Contrairement aux autres "petits-enfants" qui avaient entre sept et onze ans de plus que moi, lorsque j'étais môme, j'allais chez eux très souvent, y dormir, parce que je le voulais, ou lorsque ma Mère était en vacances ...
Je dormais dans la même pièce que ma Grand-Mère (Mes Grand-parents faisaient chambre séparée), sur un matelas à côté de son lit, et pour m'endormir, rituel immuable, elle me parlait de sa vie, de son enfance, ooOh, je regrette de ne plus me souvenir de grand-chose, foutue mémoire... , et je sombrais en l'écoutant parler, ou bien le bruit rassurant des pages d'un livre tournées ...
Elle m'apprenait des vieilles chansons, et moi le générique de "Lucille, embrasse-moi" et autres dessins animés, en la reprenant quand sa note n'était pas juste .
Elle m'aidait à faire mes devoirs (comme ma Mère, plus même, elle en faisait TROP pour moi/a ma place...)
Elle était belle, et les rides n'avaient presque pas de prise sur elle .
Quand elle est morte , j'ai perdu un amour inconditionnel . Elle était du genre à me dire : "Que tu es belle , ma Chérie" même si j'avais été habillée d'un sac poubelle .
Il m'est arrivé de me dire : C'est pas juste, c'est moi qui souffre le plus ...(Des petits-enfants), Parce que nous avions une relation privilégiée . Parfois, (surtout ado), je m'énervais après elle, et puis elle avait la larme facile, et elle me disait toujours : "Tu sais, vous m'avez tous (Toujours les petits enfants) crié un peu dessus, mais toi, tu es la seule à t' éxcuser, après ....
J' arrete, je crois que je peux pas plus, ni m'apesantir sur les détails de sa mort (C'est étrange, j'arrive même plus à trouver le mot, refus?, pff, quelque chose qui péte dans le cerveau, on ne peut rien faire...) elle qui était encore si active et en plein santé à 80 ans . L'année d'après, Mes grands-Parents auraient fêtés leur Soixante ans de Mariage . Et maintenant mon Grand-Père n'est plus que l'ombre de lui-même .

Le plus dur, c'est la nuit, rêver, être avec elle , parfois même me dire : "Mais c'est bizzare, elle est morte..." , et puis , comme je m'habitue vite à l'idée contraire ...
Et ensuite, c'est le réveil, quelque chose de brusque, une soudaine plongée dans la réalité, et se dire : "Non, elle n'est pas vraiment morte ! , Si , si, tu as rêvé pauvre pomme ..."
Je rêve moins d'elle en ce moment . Sans doute que le temps qui passe , blabla ...Trois ans bientôt ...........[D'ailleurs, j'allais oublier : elle est morte cinq jours avant mes 23 ans , et a été enterrée le 10, jour de mon anniversaire ]
Seulement je ne l'oublie pas . Non .......................................................