Dimanche, j'ai pensé très fort à ne surtout pas appeller mon père . D' ailleurs je suis tellement mauvaise que j'ai jubilé à l' avance, à l'idée que j'allais être la seule de ces "enfants", à ne pas l'appeller [je précise, on est cinq-ou alors plus, mais on le sait pas-].
Par contre, je savais qu'il fallait que j'appelle mon grand-père, parce que je l'avais décidé, et ça me faisait moins rire.
Ca m'a paru évident, du coup, que si mon paternel ne méritait pas qu'on lui téléphone ce jour là, je pouvais quand même peut être appeller quelqu'un.
Alors je l'ai fait. C' était un peu étrange, mais là, tout d'un coup, c'est sorti.
Je lui ai dit que je lui souhaitait une bonne fête des Pères, parce que c'était un père, déjà.
Mais aussi parce que je me rendais bien compte maintenant d' à quel point il avait été important dans mon enfance, puisque je n'avais pas eu de Père. Et puis j'ai dit je t'aime, aussi.
Ca m'a fait du bien, comme un espèce de soulagement, j'avais tout dit avec un bizarre truc dans l'coeur, et une voix chevrotante, et tout de suite, après, j'ai senti combien il était ému, si fort, et ces maudits sanglots dans sa voix qui revenaient.
Il m'a dit que ça le touchait beaucoup, j'ai répondu que c' était normal, il m'a dit : Je t'aime beaucoup aussi, tu sais, et j'ai répété : Mais moi aussi.
Il y avait toujours les sanglots quand j'ai raccroché.
Du coup, bien sûr, moi ausi j'ai pleuré, aprés. Y'avait des larmes qui coulaient et que j'essayais d'essuyer au fur et à mesure, et puis je suis retourné voir mon Geek dans le salon, je lui ai expliqué pourquoi je pleurais, et j'ai repensé au coup de fil qu'il avait passé à son Père, plus tôt, décontracté, souriant, parler à sa Mère ensuite et comme je l'enviais, combien j'essaye de comprendre comment ça se passe dans une vraie famille équilibrée, et pourquoi moi j'ai souvent les larmes au bord même quand j'appelle ma Mère, parce qu'elle est loin?, parce que je suis trop sensible?, et puis j'en sais rien...

[Et pourquoi j'ai chopé la crève au moins de Juin, hein ?]