Hier, j'ai passé une journée éprouvante. Le Travail.
Ca devient franchement pénible, des gens partout dans tous les recoins du magasin, pour s' y déplacer, on doit dire: "Pardon, pardon, s'cusez moi" comme quand il faut sortir d'un métro bondé. Et puis les gens sont chiaaannnnnts. Gens, je vous conchie.
T' es en train de renseigner une cliente, t'en as deux qui t' attendent, et puis tu te déplaces pour donner à la première cliente ce qu'elle veut, et voilà qu'une autre te saute dessus, tu lui dis, j'arrive tout de suite, et puis une autre et encore une autre, tu sais plus qui tu dois renseigner, et puis v'la que l'autre bourge revient, te dit avec un ton exaspérant : "Mais Mademoiselle, ça fait dix minutes que je vous attends, là, et puis j' étais avant cette dame ! "
Gnagnagnagna. J'm' appele Shiva ?
Tout ça dans la première demi-heure de travail.J' aiiiime Noël .
Bon, parce qu'on vend des cadeaux aussi, hein, c' pas une VRAIE librairie, et en plus leur système est à chier, on est obligés de répéter cent fois par jour aux gens la même chose, parce qu'on a PAS ce qu'ils veulent, parce que Non, on a pas TOUT ce qui est dans le catalogue, c' est pas ma faute à MoAAAAA, et j'vais leur jeter à la gueule, ce catalogue de merde.
Donc, un peu avant de finir, j'ai décidé de passer voir Lison. Parce qu'elle, elle allait compatir. Parce que ça faisait un petit moment que je l'avais pas vue.
[Et accessoirement parce que j'avais envie de quelque chose à fumer et que normalement y'a moyen près de chez elle].
Au final, bon, le gars nous a -pour la première fois -lâché, devait pas être joignable, mais c' est pas si grave, parce qu'il lui en restait un peu, et qu'elle nous a servis deux rhums-orange.
Alors, j'ai parlé, j' lui ai raconté ma journée, et que depuis deux trois jours, à nouveau le blues, ça doit connement être cette grisaille parisienne, ce froid, cette "nuit", et puis le travail de plus en plus stressant et tous ces chants de Noël à la con, et puis pourquoi les choses que je préfère faire sont celles qui me font du mal, fumer, et recommencer à manger, mais jamais de vrais repas, Mon Geek hallucine, toujours grignoter avaler manger de la nourriture de gosse et continuer à manger-réconfort et à se remplir et je reprends tous ces putains de kilos que j'ai tant de fois perdus, et j'me sens grosse, non Je SUIS grosse.
A un moment, j'ai pleuré, ça commençait à sortit tout seul comme avant, pleurer sans trop savoir pourquoi, et Ma Lison me disait : "Va y pleure, Zelia," en me tenant les épaules, réconfortante -C'est une tactile, Lison-.
Et bon, après, on a rit, même si elle aussi n'a pas le moral au meilleur fixe en ce moment, on a parlé, on a rêvé, en écoutant un vieil album des Innocents et puis c' était chouette.
Quand j' ai du partir, j'étais légérement bourrée-défoncée, et puis j'ai réalisé d' un coup que mes putains de piles rechargeables m'avaient lâchées tout à l' heure et que donc, pas de zique j' 'ai dit à Lison, et elle m' a répondu : "Y'a des jours, comme ça ..." et puis elle m' a prêté deux piles neuves.
C' est une chouette copine, Lison. Parce que d' la musique, à presqu' onze heures du soir dans le froid du mois de novembre se terminant, avec la buée qui sort de vot' bouche, à marcher à pied jusqu' au métro Blanche alors qu'on est légérement bourrée-défoncée, ça change tout.
D' abord, y'avait : "J' ai trouvé des amis, man, trouvé des amis. J' leur ai donné un peu d' mon âme, man, un peu d'ma vie, ouiiii...", et j'ai eu un grand sourire, les mains gelées dans mes poches [Pas crevées], parce que oui, j'ai trouvé des amis.
Après, en attendant le Métro, quand j'avais enfin le courage de changer de titres, j'ai mis ceux que j' écoute et réecoute sans cesse en ce moment.
A savoir : Emma Stanton. Poil aux yeux. Mamz' elle Bulle. Me laissez pas seul. Parmi eux. Les mots d' amour.
Vous pouvez me dire à quoi ça sert d' avoir environ quatre-vingt titres mp3sur un CD, si c'est pour écouter tout le temps les six mêmes, hein ?.