Quand j'étais gamine, contrairement à maintenant, je détestais dormir.
Ou disons pour être plus précise que j'avais peur du moment où l'on sombre, je crois, de cette "petite mort", même si je n'en avais pas conscience.
Je devais avoir cinq six ans peut-être, et j'avais cette angoisse terrible que pendant la nuit,un voleur rentre chez nous et nous tue toutes les trois dans notre sommeil, peur que nous ne nous réveillions pas le lendemain .
Mais sinon, j'étais quand même une gamine assez gaie . Si, si.

Quand j'avais deux ans et demi, la première fois que l'on m'a emmené à la maternelle, ma mère avait du me mettre une jolie robe toute classe, et il parait que j'avais annoncé, sûre de moi :"La maîtresse elle va dire : Oh, la jolie petite fille!".
C'est ce qu'elle a fait, d'après ma Mère .

Quand j'avais cinq ans et demi environ, un jour, en passant en voiture devant une banque près de l'endroit ou je prenais des cours de danse, j'ai articulé : " Ban-Que Cha-X " (Banque Chaix), c'est comme ça qu'ils ont su que je savais lire. Après j'ai attaqué mes deux premières grandes lectures : Les Picsou et Mickey magazine, et puis Oui-Oui .

Quand j'étais môme, ma soeur avait un micro pour s'enregistrer chanter, et parfois elle enregistrait nos délires, et nos jeux,  il n'y a pas si longtemps, j'avais retrouvé une cassette : Ma soeur 16 ans, moi et ma voix de Huit ans, méconnaissable, nos rires, notre parodie débile d'une pub de lessive ou de beurre . Faut que je remette la main dessus .

Comme j'avais pas de Papa, tout ce qui parlait ou mettait en scène un père aimant et présent me faisait pleurer/m'émouvait voire me fascinait.
"Je voudrais Charles Ingalls comme papa, il est tellement gentil ! Ou bien Tony, de "Madame est servie" ". Plus tard, j'ai chouiné en écoutant "Mon fils, ma bataille" ou en regardant "Kramer contre Kramer".
Bien, bien plus tard (Il-ya deux trois ans),j'ai ri jaune en chantant/écoutant "Le plus fort, c'est mon Père", de Lynda Lemay. Comme  quoi, ça progresse ...

Quand j'avais huit ans, en plus de la machoire trop petite, hein, on m'a décelé : "Une myopie de croissance". Si ça se trouve, ça va se stopper assez vite , qu'ils z'ont dit. Au début c'était presque imperceptible puis vers dix ans , la petite notation sur 10 commençait à baisser sérieusement, et je devais parfois porter des lunettes en classe, si j'étais trop loin du tableau. Même qu'à ce moment-là, je croyais que quand on arrivait à zéro, on devenait aveugle. Maintenant, ça fait dix ans que je porte des lentilles, et comme j'ai arrêté ma croissance, fort heureusement, ça devrait rester à :
-3,75 à l'oeil gauche, et -5,50  à l'oéil droit, et non, je ne suis pas aveugle. Juste bigleuse, quoi.

Quand j'étais petite, avant de me mettre à écrire de longues histoires, j'avais commencé par faire des petites bande-dessinées, et Dieu sait que je n'ai pourtant qu'un très faible niveau en dessin.
Par contre, tout comme ma mère, j' étais douée en recopiage. Le prinipe en est : vous avez un modèle de dessin, et vous le recopiez sur un autre papier, mais presque aussi bien qu'avec un calque, attention, ouais ! .Donc je recopiais des Donald, Picsou et compagnie ...(Exception faite de Mickey, j'ai toujours détesté Mickey .) et je créais des histoires à la gomme à l'aide des petites bulles. Hum.

Assez jeune, j'ai appris, comme tout le monde dans la famille, à jouer "La Valse Favorite" de Mozart sur le Piano de ma grand-Mère.
D'abord à une main, puis à deux même si le passage m'avait semblé impossible, cette indépendance des deux mains, hum, de toute façon je préfère la guitare .
Bref, Jamais trop su pourquoi personne dans la famille ne savait vraiment bien jouer du piano,en fait, mais connaissait ce morceau-là
par coeur.